DES SOLUTIONS POUR DÉVELOPPER LA BIODIVERSITÉ EN VILLE

par Raphaël Richard, le Lundi 21 Février 2022

Des solutions pour développer la biodiversité en ville

Des solutions pour développer la biodiversité en ville

Alors que les zones urbaines cumulent les facteurs défavorables à la biodiversité, différentes solutions existent pour lui permettre de s’épanouir, avec souvent de nombreux bénéfices pour les habitant.e.s.

L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) estime que 28 % des espèces sont menacées dans le monde. Et plus de 35 % des milieux humides littoraux et continentaux ont disparu depuis 1970. L'urbanisation participe à cette érosion de la biodiversité en fragmentant les habitats du fait de l'artificialisation des sols, en accroissant les pollutions et favorisant le changement climatique. De plus, elle peut favoriser les espèces exotiques envahissantes (autrement appelées espèces invasives) qui apprécient les friches.

« 80 % de la population française vit en ville, cela offre un levier d'action assez important pour sensibiliser les populations », estime Louis Deroche, spécialiste de la biodiversité dans l'équipe des Urbaculteurs. Outre les citoyen.ne.s, le modèleprojet Résilience Urbaine vise à sensibiliser les aménageurs et les collectivités locales afin qu'iels adaptent leurs interventions en zone urbaine. Ainsi, les solutions qui leurs sont proposées participent à la résilience alimentaire, à la fixation de carbone – qui limite le changement climatique – et sont bénéfiques à la biodiversité.

Développer des corridors écologiques

Une « évolution des pratiques est nécessaire », relève Louis Deroche. Par exemple, les essences de végétaux introduites en ville ne doivent plus être sélectionnées pour le seul aspect esthétique. Le caractère indigène de celles-ci, outre une meilleure résistance, seront plus adaptées aux animaux présents localement. Au-delà du constat dressé par l'élaboration des trames vertes et bleues, le modèle de Résilience Urbaine préconise de développer des corridors écologiques et des réservoirs de biodiversité.

« Beaucoup d'espèces sont dépendantes de l'eau, notamment les insectes », souligne Louis Deroche, « les mares offrent des zones où la biodiversité pourra prospérer ». D'où l'intérêt de les multiplier, d'autant qu'elles permettront aussi de lutter contre les îlots de chaleur et d'épurer les eaux.

Une logique qui s'appuie sur le principe des « Solutions fondées sur la nature » porté par l'UICN : « des actions qui s’appuient sur les écosystèmes pour relever les défis que posent les changements globaux à nos sociétés », explique l'organisation sur son site. « Des écosystèmes résilients, fonctionnels et diversifiés fournissent en effet de nombreux services écosystémiques pour nos sociétés tout en permettant de préserver et restaurer la biodiversité », ajoute-t-elle.

Convaincre les habitant.e.s

Reste à convaincre les habitant.e.s qui peuvent être réticent.e.s, au premier abord, à certains de ces aménagements. Aménageurs et collectivités locales craignent, en effet, que les herbes hautes ou les feuilles trop nombreuses sur la chaussée déplaisent parfois. Des outils de communication existent pour les préparer à ces évolutions, comme les faire participer à la plantation de mini-forêts.

« Cette “nature en ville” permettra d’améliorer le cadre de vie d’une part importante de la population tout en respectant les objectifs des politiques d’aménagement », signale Louis Deroche.

Texte : Raphaël Richard - Illustrations : Baptiste Marin