JOËL GUYON, PERMACULTEUR APAISÉ

Joël Guyon, permaculteur apaisé

Après une longue expérience dans le domaine socio-culturel, cousue de militantisme et de révolte, Joël Guyon a trouvé une forme d'apaisement et une nouvelle voie professionnelle dans la permaculture. Pour Résilience Urbaine, il apporte notamment sa connaissance de la formation et son goût de l'écriture.

La carrière de Joël a démarré dans l'animation socio-culturelle, les centres de loisirs et les classes vertes. Après un DUT en carrière sociale, il passe un an auprès de personnes sans abri en Irlande, puis poursuit dans le secteur social jusqu'à rejoindre la Croix rouge en Vendée. Une expérience qui provoque chez lui une forme de révolte. « J'étais indigné par tout un tas de situations vécues à titre professionnel, dans un domaine où l'on essaie d'intégrer des personnes dans une société qui les excluent systématiquement pour différentes raisons », explique-t-il. Une colère qui trouve aussi sa source sur des sujets écologiques.

« J'étais usé de dépenser de l'énergie à lutter contre un système axé sur l'économie et le financier », rapporte-t-il aujourd'hui. Deux ans après avoir acheté une ancienne ferme en Vendée, il découvre en 2015 la permaculture qui va « révolutionner sa compréhension du vivant ». « Pour la première fois, je trouvais un cadre holistique à ma manière de voir l'existence », observe-t-il.

Transmettre

Après un premier stage d'initiation à la permaculture, il suit un cours certifié en 2016. Dans la foulée, il a créé l'association La P'tite utopie pour transmettre les nombreux outils de la permaculture en termes de connaissance, de savoir-faire et savoir-être. Il se lance dans un diplôme de permaculture appliqué en 2017 et quitte la Croix rouge l'année suivante pour poursuivre cette nouvelle aventure.

D'un côté, il continue à se former (communication non violente, reproduction végétale, gouvernance partagée, construction naturelle, etc.) pour répondre à sa soif d'apprendre et, de l'autre, il sème des graines à travers des étapes, des ateliers, des conférences par le biais de son association. Sa ferme prend aussi forme au gré de ses nouvelles connaissances, avec un potager, un jardin-forêt, un espace d'accueil et de convivialité, une pépinière, tout en supposant prospérer une grande zone sauvage.

« Grain de sel dans la structuration collective »

De plus en plus à l'aise dans la formation, il anime des cours certifiés de permaculture lors desquels il rencontre Pascal Depienne avec qui le contact passe rapidement. Celui-ci partage avec lui le projet de Résilience urbaine, puis lui propose de l'accompagner dans le développement du modèle. Bénévolement, Joël s'investit rapidement, relit, conseille, facilite. « J'essaie d'apporter mon grain de sel dans la structuration collective », remarque-t-il également.

Aujourd'hui, la reconversion est achevée et son temps est bien occupé entre les activités de La P'tite utopie et son auto-entreprise de conseil en permaculture (Demain sur terre). "La permaculture a changé mon rapport au monde, estime Joël. J'ai trouvé un équilibre entre mes révoltes toujours présentes et l'énergie que je peux choisir de dépenser pour une société que j'ai envie de créer et de transmettre à mes enfants, et à ceux des autres."

Raphaël Richard