UNE SOLUTION DE COMPOSTAGE COLLECTIVE, LOCALE ET ÉCOLOGIQUE

Une solution de compostage collective, locale et écologique

Rapide, peu coûteuse, efficace et mutualisable, les micro-stations de compostage offrent une alternative au compostage en bac (solution à petite échelle) ou high-tech (électromécanique) pour l’agriculture urbaine.

La meilleure façon de valoriser le compost est de l’utiliser en agriculture, car même si stocker du carbone dans le sol est une solution universelle, le bilan global est bien supérieur si celui-ci sert à l’agriculture. Dans le cadre de la résilience alimentaire des territoires, d’une approche systémique et de solutions agricoles écologiques, il est nécessaire de concentrer le plus possible la fertilité disponible vers la production agricole. Les solutions de compostage développées aujourd’hui sont issues du compostage individuel urbain et pédagogique proposé par des associations pour des petits volumes ou par des entreprises souhaitant occuper un nouveau marché à l’aube de l’obligation de traitement des biodéchets par les collectivités locales.

La micro-station de compostage reprend la méthode utilisée par les agriculteurs et dans les centrales de compostage industrielles mais avec un équipement adapté à de plus petits volumes de déchets organiques. Ce type de solution est adapté à la fois pour une gestion inférieure à une tonne hebdomadaire de déchets organiques (exempts de la régulation) mais aussi pour des volumes bien supérieurs sans pour autant nécessiter un équipement plus important. Cette solution nécessite une zone de déchargement, une zone de tri, une aire de fermentation et une aire de maturation.

Rapide, efficace et peu coûteux

Les avantages présentés par la micro-station de compostage sont les suivants :

• rapide : pour le retournement des andains (un seul passage) et pour la production de compost (2 mois si retournements fréquents contre 12 en bac) ;
• low-tech : solution intermédiaire entre le brassage manuel et l’électromécanique, c’est une machine qui peut être entretenue localement dans un magasin de motoculture ou de mécanique agricole ;
• peu coûteux : les outils peuvent être partagés et le tracteur peut remplir de nombreuses autres fonctions (gestion des espaces verts) ;
• efficace : le retourneur permet aussi de maintenir l’humidité des tas par une aspersion d’eau simultanément au retournement, l’efficacité de ce processus n’est plus à prouver :
• compact et rationnel : le compost est disposé en andains tout en longueur ;
• adaptable : les volumes gérés peuvent être faibles ou importants ; si bien que les lieux de compostage peuvent être adaptés aux besoins du site ;
• mutualisable : les outils peuvent être partagés entre différents lieux de production. On peut imaginer que le conducteur d’engin passe deux fois par semaine sur les différents sites et que sa tournée puisse être effectuée en une journée.

Si l’agriculture urbaine se met en place dans un contexte très contraignant, elle a d’autant plus intérêt à s’inspirer de l’efficacité des méthodes agricoles pour atteindre son plein potentiel. A l’heure où de nombreuses solutions sont expérimentées pour viabiliser des postes dans ce secteur, la production de compost est un élément déterminant pour améliorer à la fois le bilan carbone de l’agriculture urbaine et sa rentabilité économique par l’ajout d’un service indispensable à la collectivité. L’agriculteur urbain pourrait donc se voir confier, en complément de sa production, des missions de services tels que la production de compost, la gestion et l’entretien du paysage (elle aussi productrice de déchets précieux) et la transmission de compétences précieuses (animation de jardins partagés, sensibilisation, formation, etc.).

Texte : Pascal Depienne