LES MICRO-FORÊTS : UNE SOLUTION DE VÉGÉTALISATION DONT LES EFFETS RESTENT À PRÉCISER

par Louis Deroche, le Lundi 16 Janvier 2023

Les micro-forêts : une solution de végétalisation dont les effets restent à préciser

Les micro-forêts : une solution de végétalisation dont les effets restent à préciser

Début décembre, le CNFPT et l’Inet organisaient un webinaire intitulé « Micro-forêts, plantations denses : comment les rendre favorables à la biodiversité ? » qui a permis de rappeler les avantages de ce type d’aménagement tout en relativisant les chiffres parfois annoncés sur leurs effets.

Les micro-forêts Miyawaki, qui s’appuient sur une une méthode de plantation très dense, disposent d’une bonne réputation parmi les amateurs de renaturation en ville malgré un manque d’études chiffrées à leur sujet. Il est tout de même annoncé une baisse de 50 % des particules fines, de 2° C dans l’environnement immédiat et une forte hausse de la biodiversité. Cette bonne réputation s’est construite grâce aux photos de projets menés sous des climats subtropicaux ou tempérés humides par le professeur Akira Miyawaki.

Or les résultats en Europe s’avèrent bien différents avec, au bout de trois ans, des plantations qui ressemblent plus à un couvert végétalisé dense, en raison notamment de la différence de vitesse de croissance des arbres des climats tropicaux et celle des climats tempérés (environ 35 cm/an). Les études menées depuis 2010 ont notamment démontré une importante mortalité des sujets plantés au bout de 12 ans. Il a également été démontré que les plantations denses étaient plutôt favorables aux oiseaux mais défavorables aux insectes pollinisateurs, d’après des études de Brunbjerg et Dylewski et leurs collaborateurs.

Varier les essences plantées

L’exemple d’une plantation de forêt urbaine à Angers a été présenté : 3 ha de plantations denses (un arbre tous les 50 cm, en quinconce) pour un coût global d’environ 75 000 euros (soit environ 19 euros/m²) en comptant la plantation et l’animation. 44 665 jeunes arbres forestiers et 75 402 arbustes forestiers ont été plantés aléatoirement. L’occasion de souligner qu’il est nécessaire de planter du végétal local adapté au terroir mais qu’il était aussi important de planter d’autres essences ou d’autres variétés en prévision des dérèglements climatiques.

Malgré les questions sur les effets d’un tel projet, la plantation de mini-forêts peut s’avérer utile en milieu urbain dense pour desimperméabiliser et sensibiliser le public lors des plantations et au-delà. L’engouement actuel pour ce type d’aménagement peut permettre de revégétaliser les villes, tout en restant prudent sur la communication autour des chiffres annoncés.

Toutefois, la mini-forêt n’est pas la seule solution pour végétaliser : haies champêtres, bosquets, extension d’une forêt relictuelle peuvent aussi être implantées. La régénération naturelle, c’est à dire laisser se développer des boisements urbains sauvages, qui ne nécessitent aucune intervention humaine peut également être une solution, à moindre coût !

Auteur : Louis Deroche - Illustration : Avenir Permaculture